Le Président de la FNASS revient en détail, et en longueur, sur le lancement du projet politique de la FNASS, en nous expliquant les raisons de la mise en place de ce projet.
Pourquoi la FNASS a-t-elle souhaité élaborer un tel projet politique?
« Pour deux raisons. Depuis 2015, les sportifs professionnels français, féminins et masculins, n’ont pas été épargnés par les réformes ! Les lois de novembre 2015 et de mars 2017 ont eu de lourdes conséquences sur leur statut de salarié. Le contexte du processus législatif ne nous a pas semblé satisfaisant, traduisant notamment un manque de concertation préalable entre les acteurs et principalement les athlètes que nous représentons. Nous avons pensé qu’il était temps de faire entendre la voix des sportifs et d’anticiper davantage les problématiques auxquels ils sont et pourraient être confrontés ».
La seconde raison ?
« Beaucoup d’athlètes de nos disciplines nous ont fait part de leurs inquiétudes : nous les avons trouvées légitimes et avons donc décidé de construire ce projet pour et avec les sportifs ».
Ce projet tombe à point nommé après les évènements qui ont marqué l’été…
« C’est une évidence, mais ce n’était pas programmé ! Car il est vrai que nous avons dû, que ce soit sur la redevance ou sur la tentative d’allongement de la durée du premier contrat professionnel à 5 ans, taper du poing sur la table. Mais le plus important, parce que cela renvoie à notre projet politique, c’est la mobilisation des sportifs français, qui veulent être partie prenante dès qu’il s’agit de leur carrière, au sens le plus large du terme. Ils veulent non seulement être écoutés, mais être également entendus. C’est en ce sens que ce projet tombe à pic, car il prouve que nos adhérents ne font pas que réagir, mais qu’ils agissent, sont force de proposition et aspirent à un dialogue d’autant plus constructif qu’il sera apaisé ».
Vous pensez que le message est passé ?
« Pas encore, si l’on se réfère à l’été dernier, mais il n’est pas dans nos habitudes de nous avouer vaincus. C’est comme sur le terrain. Il y a toujours quelque chose à faire avant la fin du match. Et nous n’en sommes, aujourd’hui, qu’au tout début. Heureusement, car c’est un travail de longue haleine, que celui d’expliquer aux législateurs les réalités du monde du sport, de traduire sa complexité, de montrer ses différences. Nous sommes prêts et décidés, au sein de la Fnass, à faire le long chemin, qui mène à une véritable compréhension du quotidien des sportifs, des difficultés qu’ils rencontrent, des aspirations légitimes qui sont les leurs. Ce projet politique en est la synthèse. C’est une première pierre à l’édifice, c’est aussi la preuve que les acteurs sont en capacité de se réunir, de réfléchir, de proposer, de construire, loin des querelles partisanes et dans l’intérêt général. Ce message, il n’est pas possible que nos dirigeants ne l’entendent pas, comme nous ne pouvons pas croire que le monde politique restera indifférent devant nos propositions, réfléchies et réalistes. »
Le président que je suis est fier parce qu’il mesure le travail effectué par chacun de nos membres pour donner à la Fnass un rôle majeur dans la branche du sport
La FNASS, deuxième organisation représentative dans la branche du sport en France, est-elle aujourd’hui en position de force ?
« Le président que je suis est fier parce qu’il mesure le travail effectué par chacun de nos membres pour donner à la Fnass un rôle majeur dans la branche du sport. Mais à quoi aurait-il servi de nous endormir sur nos lauriers, même fraîchement coupés ? Au contraire, il fallait profiter de cette force pour continuer à porter la voix de l’ensemble de nos adhérents et répondre ainsi à leurs aspirations. Le projet politique prend ici toute sa force et toute sa signification, d’autant qu’il s’inscrit dans une démarche concertée, résolument positive, adaptée et adaptable à l’ensemble des disciplines. C’est notamment la raison pour laquelle nous avons, sur certains points, fait appel à des experts extérieurs, venus nous aider à construire notre réflexion pour qu’elle puisse répondre aux spécificités de chacun, car ce qui est vrai pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres. Et, comme pour l’ensemble de notre projet, nous avons travaillé avec eux sans déroger aux trois règles que nous nous étions fixés dès le départ: la maîtrise des coûts, la responsabilisation des sportifs et la sécurité juridique de nos propositions. »